Les parents de Lila sont stressés car elle va passer le baccalauréat. Pour que leur fille réussisse, ils lui ont acheté diverses annales et donné plusieurs conseils tels que manger beaucoup de poisson afin d’améliorer les capacités de la mémoire et aussi de dormir tôt tous les soirs pour bien se reposer car le sommeil est important.
Lila est agacée par autant de conseils. Cela provoque chez elle un double stress : celui de ses parents et celui des examens. Bientôt, elle sera confrontée aux jugements de ses parents et des professeurs qui vont la noter. Avec de tels enjeux, le stress peut laisser place à la peur : celle du jugement de l’adulte. Lila, en cas d’échec, pourrait le prendre comme une humiliation.
Les parents sont conscients de la crise actuelle du travail. En l’absence de ce diplôme, l’avenir sera synonyme de portes closes. Par ailleurs, en plus de la pression des révisions, Lila est amenée à s’inscrire dans des grandes écoles ou universités avec, dans la tête, cette petite voix qui lui dit : « et si tu échouais au bac ? » Ses parents ont projeté tellement d’espoir sur elle que Lila ne veut pas les décevoir. Elle est angoissée par la peur de l’échec. La pression sur ses épaules est bien trop lourde pour elle. Bien sûr, ils tentent de minimiser pour ne pas y donner trop d’importance. Mais Lila n’y croit pas une seule seconde et sait que si elle n’obtient pas ce bac, elle culpabilisera de les avoir déçu.
La quête de l’enfant idéal ne s’arrête pas aux portes de l’accouchement, bien au contraire. Elle perdure encore et encore tout au long de la vie de son enfant : « mon enfant est parfait, il est le plus beau et le plus intelligent d’entre tous ! » Ainsi, l’enfant est pris en otage entre être le meilleur et satisfaire l’image projetée par ses parents et parfois au sein de la famille élargie.
Cette quête est colorée du culte de la performance que l’on peut retrouver dans la scolarité et dans les temps périscolaires, notamment dans le sport. Il suffit pour cela d’observer le comportement de certains parents dans leur manière de s’adresser à leur enfant ou à l’arbitre lors des tournois de foot. La violence et l’agressivité exprimées indiquent la pression des parents face à un idéal non atteint : celui de l’enfant parfait.
Or, tout le monde s’accorde à dire que la perfection n’existe pas ! Lila n’est pas et ne sera pas parfaite. C’est pourquoi la meilleure façon de l’aider à réussir ses examens est de faire confiance en ses capacités. Les parents voient le travail effectué par Lila tout au long de l’année scolaire. Donc, ils savent que ce qu’elle n’a pas appris depuis la rentrée de septembre, elle ne l’apprendra pas quinze jours avant la date des examens. Inutile donc de la stresser pour cela.
Une bonne préparation intellectuelle passe par le fait de bien réviser, avec un programme en amont réalisable. Grâce aux annales, Lila sera préparée aux conditions d’examens et rassurée par les fiches et révisions. Attention, réviser la veille pour le lendemain n’est pas une technique : sauf pour se déculpabiliser. Il faut se reposer. La fatigue multiplie le stress et accentue la perte d’attention et de concentration.
Le stress est un ressenti qui nous permet de nous surpasser. Il ne dure pas longtemps. Raison de plus pour ne pas se précipiter à la vue de sujet. D’autant que cela est une bonne expérience car les milieux universitaires et professionnels qui attendent Lila seront tout aussi stressants. Autant apprendre à le canaliser pour mieux l’apprivoiser et le maîtriser pour la suite.