Adolescents et médicaments. Qu’en est-il ?
Aujourd’hui en France, on prescrit de plus en plus de médicaments aux enfants. Dans les établissements scolaires et médico-sociaux, les adolescents sont souvent en demande d’un traitement médicamenteux. Cette réponse facile et rapide est devenu banale tant au niveau des professionnels de santé que chez certains parents.
La réponse médicamenteuse suffit-elle pour traiter les questions que posent les enfants à travers leur mal-être ? Les enfants et les adolescents ont des choses à dire à propos de leur histoire et de leur vécu. Malheureusement, tous ne sont pas logés à la même enseigne car tous ne peuvent pas exprimer leur ressentis par la parole. C’est pourquoi certains enfants, pour manifester leurs peurs et leurs angoisses, vont adopter un comportement dit antisocial.
La solution médicamenteuse risque de tuer le symptôme et donc de nuire au désir de celui-ci à pouvoir enfin exprimer ce qu’il y a de douloureux en lui. Il est insupportable de voir un enfant souffrir et de se trouver impuissant face à lui. C’est la raison pour laquelle on demande de l’aide pour comprendre sa détresse. Si la prise d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs s’avère parfois utile, elle ne traite que le symptôme ; d’où la nécessité d’avoir en complément une thérapie pour mieux cerner les difficultés du jeune. Un traitement doit être associé à des espaces de paroles car c’est en cela, peut-être, que les médicaments peuvent avoir une utilité : apaiser les angoisses et la peur de dire l’insupportable.
La consommation de médicaments chez les adolescents est un problème majeur car les lieux pour s’en procurer, loin du regard des parents, sont multiples : infirmerie scolaire, planning familial, centres médico-sociaux, … Pour un jeune, il est chose aisée de multiplier la prise de médicaments car, d’une part, les lieux pour s’en procurer ne sont pas reliés entre eux et d’autre part, les professionnels y exerçant sont tous tenus au secret professionnel. Personne ne connait donc le parcours et le suivi médical de l’enfant. Dès lors, la prise de médicaments peut devenir une addiction tant l’accès aux médicaments est facile et échappe à tout contrôle.
Les médicaments sont-ils la meilleure réponse ?
Les différents motifs de consommation mentionnés par les jeunes qui ont un trouble des conduites sont multiples. La recherche de plaisirs est la raison la plus souvent évoquée, suivie par l’envie de faire de nouvelles expériences. Mais très souvent, ils consomment pour oublier leurs problèmes et pour se calmer. Anonyme et gratuit, ce type de consommation médicamenteuse peut conduire à des conséquences négatives mettant en danger la vie physiques des enfants dues aux effets indésirables et au mélange des médicaments. Elle peut avoir également des conséquences négatives sur le plan personnel, social, scolaire et familial.
Dans une société où tout doit aller vite, on veut que la crise d’adolescence et les turbulences d’un enfant passent rapidement et sans trop de bruit. Mais l’enfant qui souffre n’a que faire du temps, il veut s’exprimer et cela quel qu’en soit le prix. La responsabilité des parents est de veiller à ce que l’enfant ne se mette pas en danger. L’inciter à consommer des médicaments peut le stigmatiser en tant que « fou » mais aussi créer une dépendance, une addiction à un produit auquel l’enfant n’était pas coutumier. Vous devez protéger votre enfant de la prise excessive de médicaments car la solution chimique ne répond qu’à un instant « T » dans la vie d’un individu.