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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la famille toxique

Les signes de la famille toxique

De façon générale, une famille dite toxique est une famille dont les liens sont teintés d’emprise, d’exploitation ou de maltraitance envers un membre de la famille. Il peut s’agir d’un enfant, d’un parent, d’un frère ou d’une sœur. On parle de toxicité car ces liens d’emprise vont avoir des effets néfastes sur la personne maltraitée à plus long terme. En effet, tel un poison, ce comportement aura la trace de la toxicité familiale et se répandra sur votre personnalité. Cependant, lorsqu’on évoque la notion de famille toxique, il s’agit en réalité d’un membre de la famille qui est toxique : un agent toxique. Ce dernier agit comme un gourou qui va  influencer et manipuler l’ensemble de la famille. Cet agent peut être incarné par un parent, un frère, une sœur, une tante, un grand parent, …

Les facteurs qui rendent une relation toxique

Il y a plusieurs moyens de rendre des liens toxiques. L’agent va user de son statut pour que les autres membres obéissent et se soumettent à sa volonté. Pour cela, la maltraitance physique et/ou la violence psychologique sont des armes redoutables car elles vont venir terroriser la victime maltraitée et sidérer sa capacité de penser.  D’autres vont jouer les manipulateurs en opposant un enfant aux autres enfants. Ces derniers peuvent être les membres d’une fratrie, des cousins, voire des ami-e-s : “regarde ton frère, il réussit mieux que toi”, ou alors “les parents de cet-te enfant ont de la chance de l’avoir”. Cette stratégie permet de diviser les différents membres d’une famille pour asseoir son autorité.  Mais elle permet aussi de mettre à mal l’estime de l’enfant en le rabaissant.

La famille dite toxique contient en son sein des tyrans. Ces derniers vont exercer une domination sur un ou plusieurs membres de la famille. Cette domination a pour objectif d’imposer une idéologie et l’enfant n’aura pas le droit de la discuter. Ce dernier sera contraint d’y obéir au risque de se faire expulser de la famille. Nous pouvons citer comme exemple idéologique des propos racistes et/ou homophobes de certains agents toxiques au sein même de la famille. Pour illustrer cela, je vous propose une vidéo : cette dernière met en lumière des jeunes qui ont été expulsés du domicile familial pour avoir révélé leur homosexualité. Ce sont des témoignages recueillis par Brut suite au téléfilm de Gaël Morel, Famille, je te hais.

Les effets du lien toxique sur l’enfant

L’un des effets premier de cette toxicité est l’atteinte de la personnalité chez l’enfant. En effet, le but premier de l’agent familial toxique est d’utiliser l’enfant pour servir ses besoins narcissiques, ses intérêts personnels. Cela peut être en lien avec la nécessité de soigner, en lui, l’enfant malade qu’il a été, ou l’adulte psychiquement malade qu’il est devenu. Dans une telle dynamique, l’enfant n’existe pas en tant que sujet, mais en tant qu’objet au sein d’une famille en souffrance où tous les individus sont soumis à la toxicité de l’idéologie familiale. Françoise Aubertel décrit l’idéologie familiale comme une culture groupale qui définit des modes de pensée, de représentation du monde et des rapports de chacun avec lui.

Cette idéologie crée ses propres règles et se perpétue de génération en génération. Elle s’impose à tout nouveau membre de la famille qui doit s’y soumettre. Face à un tel environnement, le sentiment d’impuissance est prédominant car il ne laisse ni la place à l’individu de choisir, ni la possibilité de laisser émerger un quelconque sentiment d’individualité, c’est-à-dire la possibilité de construire son propre “être au monde”. Le fait de grandir au sein d’une famille qui a ses propres lois crée des défaillances relationnelles que l’on retrouvera notamment en école primaire, au collège, au lycée voire en milieu professionnel.

Se défaire de sa famille toxique

Il est important de préciser qu’on ne peut supprimer la base sur laquelle nous avons grandi. En effet, les traces de maltraitances physiques ou psychologiques subies dans une famille toxique sont des traces indélébiles : cela ne peut pas être effacé ! D’ailleurs, beaucoup sont ceux qui ne réalisent pas qu’ils évoluent dans ce type de famille toxique. On peut penser que le déni est à la manœuvre comme mécanisme de défense destiné à préserver ses liens et à lutter contre le sentiment d’abandon. Lorsque nous avons été l’objet d’un système familial, il devient dangereux de mettre en péril ce système qui a construit notre personnalité. 

Pourtant, de manière inconsciente, beaucoup de personnes tentent de se dégager de ses liens toxiques. Certains vont couper les ponts avec leur famille, d’autres vont rester dans leur famille et tenter de leur faire payer ce qu’ils ont subi : en tombant malade ou en tentant de devenir à leur tour l’agent toxique de la famille. Ces mécanismes n’ont qu’un seul but : sauver sa peau, sauver sa vie interne !

Guérir en ayant grandi dans une famille toxique

Pour vous désintoxiquer de l’emprise et des enjeux familiaux, il est important de vous aider à comprendre l’objet que vous avez été, par exemple :

  • objet pansement, après la mort d’un enfant
  • objet de haine, à la suite d’un viol
  • objet béquille, auprès d’un parent dépressif
  • Etc…

C’est en repérant le type d’objet que vous avez été, que vous saurez le type de sujet que vous voulez être !  De plus, la désintoxication doit passer par l’extériorisation des maltraitances dont vous avez fait l’objet. Cela nécessite de revenir sur votre vécu infantile et votre enfance afin de discerner les émotions qui appartiennent au parent d’une part et à l’enfant que vous avez été d’autre part. 

Par ailleurs, en rencontrant votre psychologue, vous bénéficierez d’un espace de penser qui vous permettra de vous émanciper de l’idéologie familiale dans laquelle vous avez évolué. Dans cet espace, vous serez vu et reconnu en tant que sujet et non comme une prolongation de votre famille. Le travail d’individuation dans lequel vous serez engagé-e vous entraînera sur le chemin de la liberté d’être soi. Enfin, dans une société où les réponses doivent être données rapidement, et où les familles toxiques imposent leur idéologie, cet espace thérapeutique sera un lieu de doute, un lieu de “je ne sais pas” qui respectera votre temporalité de réflexion.

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