Se sentir bien : une préoccupation qui nous concerne tous
Le bien-être est une préoccupation majeure qui nous concerne tous. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui nous encouragent à nous sentir bien. Cependant, pour accéder à cet état de bien être, encore faut-il que notre être intérieur en ait déjà fait l’expérience. Pour cela, il est nécessaire que l’enfant que vous avez été ait connu un environnement suffisamment serein et rassurant. Un environnement parental où le parent a su être disponible à vos besoins primaires, a su jouer avec vous et vous stimuler pour explorer le monde qui vous entourait. Car se sentir bien, c’est avant tout se sentir en sécurité, et ce sentiment se construit tout au long de notre enfance dans nos relations d’attachement avec nos parents.
Les relations d’attachement, c’est quoi ?
Le psychiatre anglais John Bowlby a développé ce que l’on nomme la théorie de l’attachement (1958), ou du besoin d’attachement. L’auteur émet l’hypothèse que le besoin d’attachement est fondamental dans le développement de la personnalité. J. Bowlby nous dit que le comportement d’attachement, qui se développe à travers la qualité des soins affectifs et physiques, a une fonction de protection et d’ouverture au monde. En effet, c’est parce que l’enfant se sent suffisamment en sécurité qu’il peut découvrir le monde. L’enfant doit savoir qu’il peut s’appuyer sur un adulte en cas de besoin, et ce besoin est fort jusqu’à 3 / 4 ans. En effet, J.Bowlby précise que : « Tous ces processus ont leur origine dans les trois premières années de la vie et sont inscrits, dès les premiers jours, dans l’organisation du comportement d’attachement. C’est la phase où l’individu acquiert toutes les capacités d’être humain.”
Comment différencier amour, affection et attachement ?
Pierre Janet, dans son ouvrage intitulé la haine et l’amour (1925), déclare que : “les amoureux choisissent comme partenaire un personnage particulier. Il faudra que celui-ci possède les qualités spéciales qu’on cherche en lui, celles qui favoriseront les actions sociales que nos individus ne peuvent accomplir sans son aide.” L’amour est cette quête d’un-e Autre supposé-e posséder ce que nous n’avons pas en nous. L’affection quant à lui est un sentiment inné ; c’est-à-dire qui vient de nous. Il fait partie de notre être. Enfin, l’attachement relève de l’acquis, car il dépend de personnes extérieures telles que nos parents par exemple.
La vidéo ci-dessous tente d’expliquer ce qui relève de l’affection, de l’attachement et de l’amour.
Les liens entre relations d’attachement et sécurité affective
La qualité des relations d’attachements va avoir un impact sur notre sécurité affective. Les différentes interactions entre l’enfant et son parent vont modeler et structurer la personnalité de l’enfant. En effet, des parents attentifs et suffisamment disponibles aux besoins de leur enfant vont aider ce dernier à se sentir unique et important : c’est la base de ce que l’on va nommer l’estime de soi. Car cette dernière dépend de l’estime portée à l’enfant. A l’âge adulte, cela aura des conséquences sur nos habiletés sociales, nos comportements avec autrui ou encore la capacité à nous sentir bien. Ainsi, l’attachement est déterminé par la qualité de la réponse parentale face au besoin de l’enfant qui est d’être rassuré. Donc, un parent qui serait par exemple déprimé, agressif, rejetant ou imprévisible avec son enfant, risque de désorganiser l’attachement. Cela aura des conséquences sur la vie amoureuse , la vie émotionnelle ou encore son sentiment de sécurité interne.

Les caractéristiques des différents types d’attachement
La psychologue du développement de l’enfant Mary Ainsworth identifie différents types d’attachement : secure, anxieux/ambivalent, désorganisé et évitant. Ces caractéristiques ont été observées en fonction de la réponse du parent face aux pleurs de son enfant. Ainsi, en cas d’attachement :
- Sécure, le parent a répondu de façon adaptée et sereine aux besoins de son enfant. Une fois adulte, ce dernier sera réceptif aux demandes du partenaire, il aura confiance en lui et sera en capacité de demander de l’aide.
- Anxieux / ambivalent, le parent a répondu de façon incohérente ou stressante aux besoins de son enfant. Un fois adulte, ce dernier sera jaloux ou hésitant avec son partenaire, il aura peur de l’abandon, de la solitude et en cas de détresse il demandera de l’aide de manière exagérée.
- Désorganisé, le parent a répondu de façon agressive ou trop tardive aux besoins de son enfant. Une fois adulte, ce dernier sera solitaire ou craintif avec son partenaire, il aura des vécus d’impuissance, d’abandon, de peur et en cas de détresse il aura tendance à s’éloigner des gens qui voudront l’aider.
- Évitant, le parent a peu ou pas répondu aux besoins de son enfant le laissant dans le désespoir. Une fois adulte, ce dernier aura un sentiment d’inutilité et aura tendance à tout gérer lui-même, à ne compter que sur lui, de peur d’être trahi ou abandonné.
Par ailleurs, d’autres éléments peuvent détériorer notre qualité relationnelle, notamment à la suite d’un traumatisme ou d’un choc émotionnel. En effet, des situations de pertes à la suite d’un deuil, ou d’une rupture amoureuse par exemple, peuvent venir influencer notre rapport au bien être, et cela malgré des relations d’attachement de qualités avec nos parents.
Traiter les troubles de l’attachement
Dans un premier temps, il est important de déterminer l’origine du type d’attachement qui vous caractérise. Car selon le type, les modalités d’accompagnement seront différentes. Traiter les troubles de l’attachement demande un travail réflexif autour de ses émotions et de son comportement. Cela implique la question suivante : ai-je envie de modifier mon comportement ? Certaines personnes ne souhaitent pas changer car elles préfèrent rester dans leur zone de confort : on doit m’aimer comme je suis ! D’autres encore sont empêchées à cause de leur partenaire, leur entourage familial et/ou amical qui souhaite que la personne demeure telle qu’elle est pour leurs propres intérêts.
Pour traiter les troubles de l’attachement il est nécessaire de bénéficier d’un espace de quiétude. Un espace où vous pourrez déposer les pleurs, la rage et la colère du bébé en vous. Ce dernier a besoin de réparer l’attachement auprès de figures parentales avec lesquelles il peut se sentir en sécurité. Et ainsi, l’adulte que vous êtes pourra se sentir bien.