Le travail social : un travail en lien avec les familles
Les travailleurs sociaux ont acquis un savoir qui leur confère un pouvoir en termes d’analyse sur les situations difficiles et en matière d’accompagnement à la souffrance psychique. Parfois, ces compétences sont aussi utilisées comme un levier pour imposer des décisions dans l’intérêt de l’enfant.
Dès lors, les parents qui connaissent mieux que personne leurs enfants, sont relayés à un rôle de spectateurs. La Loi du 2 janvier 2002 met l’accent sur le travail avec les familles et place ces derniers comme membre actif dans les décisions menées en direction de leurs enfants. Mais l’accordage ne se fait pas toujours.
Dans les faits, les travailleurs sociaux, censés être à disposition des parents pour les aider à analyser ce qui vient faire crise dans la relation parents/enfants, sont dans une posture de guidance et font le choix d’ouvrir la voie à la place des parents et non avec eux. Cependant, et pour différentes raisons, il n’est pas rare de voir des parents se décharger de toute responsabilité en donnant « les pleins pouvoirs » aux travailleurs sociaux dans l’idée que ces derniers savent mieux faire qu’eux.
Malgré les lois en vigueur, les parents ont toujours des difficultés à se faire comprendre. Les travailleurs sociaux tentent de multiplier la création de lieux de médiations et d’écoute permettant aux parents de s’exprimer. Mais aujourd’hui, le Parent en a assez d’être entendu, il veut être compris. Il veut que ses choix soient respectés, ses décisions prises en considération et à travers cela être reconnu en tant que Parent.
Les parents sont légitimes pour donner un avis quant à la manière de procéder. Les travailleurs sociaux sont mandatés par leurs institutions pour prodiguer leurs conseils. Ce qui réunit les parents et les travailleurs sociaux sont les enfants. Mais trop souvent, ce sont les parents qui sont contrôlés dans le cadre d’enquêtes sociales. La majorité des parents demandent et adhèrent à toute aide éducative mais s’ils ne répondent pas de manière favorable aux sollicitations des travailleurs sociaux, ils proposent alors de faire intervenir un tiers dans le lien parents/institution en la personne du Juge des Enfants. Dès lors, ce qui relevait d’une aide administrative se transforme en aide judiciaire.
Aujourd’hui, les travailleurs sociaux sont montrés du doigt dès que l’actualité révèle des faits de violences intrafamiliales. Pas étonnant alors que les pouvoirs publics, et à travers eux les travailleurs sociaux, ouvrent les parapluies pour parer à toute mise en accusation. Et pour éviter un tel phénomène, rien de tel que d’effectuer des informations préoccupantes sur des situations qui ne le nécessitaient pas auparavant. Les Conseils Généraux croulent sous les informations préoccupantes qui affluent un peu plus chaque jour alors qu’ils manquent cruellement de moyens pour y faire face.
Pris dans le système de la protection de l’enfance, il est difficile pour des parents de pouvoir en réchapper. Les recours sont rares mais des lois vous protègent si vous avez le sentiment d’être abusés. Si tel est le cas, n’hésitez pas à solliciter le juge des enfants quant à la manière dont les mesures éducatives sont exécutées. Les institutions en charge de votre enfant doivent rendre des comptes au juge, le plus souvent sous forme de rapport. Vous êtes en droit d’avoir accès aux bilans éducatifs et psychologiques fait par les travailleurs sociaux. Pour cela une demande écrite au juge est nécessaire. Enfin ne restez pas seul et n’hésitez pas à en parler auprès de vos proches. Sinon, faites appel à un avocat, cela peut se révéler nécessaire pour vous faire entendre et comprendre.