Les droits des parents de l’enfant placé
Par choix ou par obligation, le placement de son enfant reste un moment difficile à vivre. Telle une cassure, les parents ont l’impression que le lien à leur enfant est rompu et qu’ils n’ont plus aucun droit sur lui.
Quelque soit le contexte du placement (accueil provisoire dans le cadre de la protection administrative, civil ou pénal), les parents gardent l’autorité parentale, sauf décision contraire du juge. Tel que défini dans l’article 371-1 du code civil, L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient aux père et mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent selon son âge et son degré de maturité.
Donc, si votre enfant est placé en institution et quelque soit le cadre du placement, vous prenez toutes les décisions relatives :
• A la santé : choix des médecins et thérapeutes, autorisation d’opérer et type de traitement médical. Toute autorisation d’opérer que vous signez préalablement est nulle. Vous devrez donner votre accord d’opérer verbalement auprès du corps médical.
• A la scolarité : orientations scolaire et professionnelle.
• Aux relations que votre enfant entretient avec des personnes extérieures car c’est vous qui autorisez ou non des personnes à venir visiter votre enfant ou à rentrer en communication avec lui.
Certains professionnels vous rappellent les devoirs qui vos incombent à l’égard de votre enfant. N’oubliez pas que vos avez aussi des droits. La solution d’un placement pour répondre à une situation de crise familiale peut être pertinente à condition que les parents soient associés au projet mis en place pour l’enfant. Les professionnels ne sont là que pour vous suppléer et certainement pas pour se substituer à vous, c’est-à-dire ne pas faire à votre place.
Placement : le sentiment de culpabilité de l’enfant
Des entretiens vous seront proposés pour tenter de comprendre ce qui a amené les liens familiaux à se détériorer. Ce sont bien les liens et non les personnes que les professionnels vont tenter de rétablir et de recréer. Cette notion est importante car ainsi, personne n’est montré comme responsable de la situation de crise. Un enfant qui sort de son milieu naturel peut ressentir de la culpabilité d’avoir trahi sa famille en la quittant. C’est pourquoi les parents qui n’adhérent pas au placement appuient et renforcent ce sentiment de culpabilité dont l’enfant reste otage. Parfois, pour se sortir d’une telle situation, les enfants vont adopter un comportement de défi envers les membres de l’institution ou n’être que dans des passages à l’acte pour montrer à leurs parents que l’institution ne fait pas mieux qu’eux.
L’objectif des rencontres parents-professionnels sont l’occasion, à travers vos récits, de venir parler de votre enfant en lien avec son histoire, sa santé, ses habitudes et ses goûts. En évoquant les conditions dans lesquelles il a vécu jusqu’à présent et la place occupée dans la famille, vous permettez un accompagnement éducatif pour que l’enfant puisse recréer du lien avec sa famille.