Le TDA/H, c’est quoi ?
Le TDA/H est un trouble neurodéveloppemental : un syndrome qui touche notre capacité d’attention. Lorsque celle-ci est perturbée, des symptômes tels que l’inattention, l’hyperactivité motrice et l’impulsivité apparaissent. Cela a des conséquences sur les apprentissages, l’organisation et la méthodologie, que ce soit dans un contexte scolaire ou professionnel. En effet, le TDA/H touche aussi bien les enfants que les adultes.
Comment diagnostiquer un TDA/H ?
Tout d’abord, il est important de préciser que le TDA/H n’est pas une maladie : le diagnostic ne nécessite pas d’examen médical. Ni prise de sang, IRM ou scanner, … Ce diagnostic se base sur des observations cliniques en interrogeant l’adulte, ou la famille lorsqu’il s’agit d’un enfant. L’objectif est de déterminer les symptômes de l’inattention, de l’impulsivité et de l’hyperactivité. Ces symptômes doivent être investigués afin d’éliminer d’autres causes réactionnelles liées à un choc traumatique, par exemple. Si tel est le cas, la visée thérapeutique sera différente, car on ne traite pas une personne avec un syndrome TDA/H comme on traite une personne souffrant d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT), aujourd’hui appelé trouble du stress post-traumatique (TSPT).
Quels sont les symptômes comportementaux du TDA/H ?
Selon que l’on soit un enfant, un adolescent ou un adulte, l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité seront des symptômes plus ou moins intenses. Pour que l’on puisse parler d’un TDA/H, les symptômes doivent persister depuis plus de six mois et avoir un retentissement sévère dans le quotidien de l’enfant ou de l’adulte :
- Inattention : le sujet ne parvient pas à maintenir son attention dans la durée et sur les détails. Le sujet est facilement distractible au moindre élément extérieur.
- Hyperactivité motrice : le sujet remue souvent sur sa chaise et se lève où il est supposé rester assis.
- Impulsivité : le sujet est désinhibé au niveau cognitif : il laisse échapper les réponses à une question ou interrompt les autres ; et au niveau moteur : il est souvent sur la brêche, monté sur ressort.
L’ensemble de ces symptômes est souvent lié à un environnement jugé trop stressant ou ennuyant. En effet, la tendance à l’ennui, chez les personnes atteintes de trouble du déficit et de l’attention avec ou sans hyperactivité, provoque une sorte de déplaisir, voire de désintérêt, pour les choses qui les entourent. Pour remédier à cette perte de plaisir, l’hyperactivité et l’impulsivité vont tenter d’aller chercher du plaisir sur d’autres supports visuels au détriment de la tâche que le sujet est en train de faire. Cette attitude est souvent considérée, à tort, comme un caprice ou un comportement de toute puissance.
Quels sont les effets du TDAH sur la cognition ?
Les personnes atteintes d’un TDA/H bouillonnent d’impatience et supportent mal de ne rien faire. Les sujets hyperactifs ont soif d’agir, d’apprendre, de découvrir le monde et ce qui l’entoure : cette hypercuriosité les empêche de tenir en place et de rester concentrés. Les neurosciences ont démontré, grâce à l’étude de l’activité cérébrale, que les personnes qui souffrent d’un TDA/H ont une altération des fonctions exécutives Ces dernières sont principalement situées dans le cortex préfrontal, et elles jouent un rôle essentiel dans l’organisation et la planification d’une action dans un environnement donné. Les fonctions exécutives concernent :
- La mémoire de travail : capacité à garder une information courte dans le but d’accomplir une tâche.
- L’inhibition : capacité à contrôler ses impulsions.
- La flexibilité : capacité à passer d’une activité à une autre en fonction de la situation.
- La planification : capacité à anticiper et à mettre en place des actions pour aboutir à un objectif fixé.
- L’organisation : capacité à mener son action et à pouvoir communiquer.
Quels sont les effets du TDA/H sur la confiance en soi ?
Les personnes souffrant d’un TDA/H sont traitées de personnes insupportables, pénibles ou agressives depuis leur enfance. Ce sont des enfants qui rencontrent la stigmatisation et l’échec scolaire. Être la cible de propos peu élogieux a un retentissement délétère sur l’estime et la confiance en soi. Bien souvent, les personnes atteintes d’un TDA/H ne le savent pas eux-mêmes ! Le diagnostic n’ayant pas été fait, leurs comportements sont mal compris par le monde environnant.
En effet, leur manière d’agir sans réfléchir, sans calculer, face à une situation stressante les amène à adopter un comportement bizarre et inapproprié : conflits, isolement, opposition, etc. Ainsi, les interactions sociales et familiales sont dégradées. De plus, ce sont des personnes qui ont du mal à contrôler leurs tensions internes. Lorsque celles-ci débordent, alors la situation peut rapidement s’envenimer et les personnes se trouvent impliquées dans des confrontations verbales et/ou physiques.
Comment aider un enfant souffrant d’un TDA/H ?
La démarche vers le diagnostic
Ce trouble commence à la petite enfance : si un décalage est observé par le corps enseignant, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant. Il vous orientera vers un pédopsychiatre. Si vous êtes un adulte et que vous souffrez de troubles de l’attention ou de pertes de mémoire, il serait intéressant d’effectuer un diagnostic rétroactif avec votre médecin afin de valider la présence ou non de ce trouble dans votre enfance. Cette démarche permet au sujet de s’approprier son trouble et d’agir en conséquence pour ne pas avoir à le subir.
L’accompagnement des familles
Un enfant qui souffre d’un TDA/H a besoin d’un environnement familial sécurisant et valorisant : cela lui permet d’avoir une meilleure image de lui et l’encourage, grâce à un cadre contenant, à poursuivre ses efforts pour s’adapter au mieux à l’environnement social et/ou professionnel qui l’attend.
L’orientation en DITEP
Certaines structures telles que les Dispositifs Institutionnels Thérapeutiques Educatifs et Pédagogiques accueillent, dans sa grande majorité, des jeunes atteints du TDA/H. Ces structures proposent aux jeunes des plannings adaptés et des classes réduites. Pour les jeunes de plus de 14 ans, la possibilité d’accès à des ateliers tels que la maçonnerie, la blanchisserie ou la restauration est présente. Les jeunes pourront également bénéficier de soins auprès d’un-e psychomotricien-ne, d’un-e orthophoniste ou encore d’un-e psychologue clinicien-ne. De plus, des éducateurs-trices spécialisé-e-s aideront à la rééducation du jeune afin de l’aider à se réconcilier avec le milieu scolaire ordinaire et à améliorer ses liens aux autres.
Le travail sur les symptômes et l’estime de soi
Afin de proposer une stratégie de soins, le psychologue clinicien sera à l’écoute des aspects stressants auxquels est soumis l’enfant dans son environnement familial, social et/ou scolaire. Pour aider l’enfant atteint d’un TDA/H à grandir et à s’épanouir, il est nécessaire de traiter son hyperactivité et son impulsivité qui sont générateurs de stress car cela a des conséquences sur sa motivation et son désir d’apprendre.
Les nombreuses étiquettes dont a été la cible le sujet atteint du TDA/H sont venues fragiliser la confiance et l’estime de soi. Ce phénomène peut générer une dépression : c’est pourquoi il est important de venir réparer les fragilités causées par le TDA/H. C’est en sensibilisant la famille et les professionnels sur les Troubles du Déficit avec ou sans Hyperactivité, que l’enfant pourra se projeter et donner le meilleur de lui-même pour trouver un métier qui lui convienne. Que ce soit à l’école ou au travail, le sujet atteint d’un TDA/H doit éprouver du plaisir et évoluer au sein d’un environnement professionnel où l’écart entre les objectifs et les moyens est réduit afin d’éviter toute forme de stress, car plus il y aura de contraintes et de stress, et plus les troubles seront envahissants.