La crise sanitaire liée à la COVID-19 met en lumière nos fragilités. Ces dernières se situent à différents niveaux ; d’un point de vue interne en lien avec notre capacité de résilience et/ou d’un point de vue externe en lien avec :
- la finance : comment vais-je finir la fin du mois ?
- la famille : quel avenir pour mes enfants ?
- le travail : vais-je retrouver mon emploi ou un emploi ?
- la santé : vais-je être affecté-e par ce virus ?
Ces questionnements sont autant de doutes qui nous traversent pour nous et pour nos proches. Mais selon nos fragilités déjà existantes, l’anxiété sera plus ou moins envahissante et nous fait perdre une partie de nous dans la mesure où elle handicape nos actions dans notre quotidien
L’anxiété, c’est quoi ?
Ressentir de l’anxiété est normal car elle vient nous alerter sur un danger réel et elle permet de nous préparer face à ce danger. Cependant, il faut préciser que cet état émotionnel doit être passager et de courte durée. Par exemple, être anxieux avant un entretien permet de libérer des hormones, de l’énergie, pour tenir et répondre aux questions durant l’entretien. Mais une fois l’entretien terminé, l’anxiété diminue progressivement. Dans cet exemple, l’anxiété n’est pas venue impacter votre action.
C’est lorsque nous doutons trop que l’anxiété devient notre ennemi. En effet, tel un tsunami dans notre corps, l’anxiété va créer un état émotionnel qui va nous envahir et qui va se traduire par des palpitations, un essoufflement ou encore le rougissement du visage. Des états que nous ne pouvons maîtriser car ils surgissent malgré nous. Parfois, le fait de savoir que notre corps va réagir de telle manière face à une situation peut nous amener à être anxieux de manière anticipée. Cela peut nous conduire à refuser de sortir ou de participer à telles ou telles activités. Dans ce cas, on peut parler de troubles anxieux.
Le trouble anxieux est une peur excessive et disproportionnée. Une peur qui va avoir un impact sur nos capacités. En effet, la personne anxieuse ne doute pas de l’objet extérieur à affronter mais d’elle-même. Elle a le sentiment de ne pas avoir assez de moyens, de ne pas être assez équipée pour faire face à la situation. De plus, vient se mêler à cela un sentiment de culpabilité car la personne souffrant d’anxiété est consciente du côté disproportionné de sa peur. De plus, le trouble anxieux a des conséquences néfastes sur le moral et sur la confiance en soi : pourquoi me présenter à un entretien d’embauche puisque je sais qu’ils ne me prendront pas ? ou encore : Il ou elle a vu mes photos sur un site de rencontres, je suis inquiet-e de ne pas lui plaire lors de notre rendez-vous sur l’extérieur.
On peut penser que l’anxiété vient protéger une fragilité dont nous aurions peur qu’elle soit démasquée ! Or, c’est en apprenant de nos fragilités que nous pouvons atténuer l’anxiété et le stress qui l’accompagnent. La peur doit attirer notre attention sur une fragilité située en nous de manière inconsciente et qui ne demande qu’à être conscientisée.
Quels sont les différents troubles anxieux ?
Il existe de nombreux troubles anxieux. En voici quelques-uns :
- Anxiété sociale ou phobie sociale : anxiété intense d’une ou plusieurs situations sociales durant lesquelles le sujet est exposé à l’éventuelle observation d’autrui ; avant de faire un discours, par exemple.
- Phobie spécifique : anxiété intense à propos d’un objet ou d’une situation spécifique ; par exemple face à une araignée, un serpent, prendre l’avion, etc.
- Trouble panique : montée brusque de crainte intense ou de malaise intense qui atteint son acmé en quelques minutes. On peut retrouver cela dans une situation où nous avons eu peur lors d’une attaque armée ou d’un grave accident de voiture.
- Agoraphobie : la personne craint ou évite des situations où elle pense qu’il pourrait être difficile de s’en échapper ou de trouver du secours en cas de panique. Ainsi, les lieux tels que les cinémas, les parkings ou encore les magasins sont évités.
- Anxiété généralisée : la personne est en souci excessif durant une attente et éprouve de la difficulté à contrôler ses préoccupations. La personne a tendance à se faire du souci pour tout et reste en état d’alerte permanent.
La liste n’est pas exhaustive dans la mesure où l’anxiété peut également apparaître sous d’autres formes de troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress, ou encore à des troubles obsessionnels compulsifs et apparentés. Dans ce dernier type de troubles, les gestes compulsifs ont vocation à éloigner l’anxiété. Par exemple, se laver les mains plusieurs fois de peur d’être contaminé-e.
Il existe des questionnaires de l’anxiété. Certains restent assez généraux, d’autres sont plus centrés sur des troubles de l’anxiété bien spécifiques et ses diverses manifestations.
Comment surmonter les troubles anxieux ?
Les traitements de référence pour soigner les troubles anxieux sont les antidépresseurs. La prise en charge médicamenteuse est longue : au minimum un an. Si vous craignez la prise de médicaments et que vous avez des questions, pensez à vous rapprocher de votre médecin traitant. La médication seule peut ne pas suffire. Certes, la médication va apaiser les tensions internes mais elle ne vous aidera pas à affronter votre anxiété : c’est pourquoi une psychothérapie est recommandée, voire indispensable pour supporter les situations anxieuses.
La psychothérapie est efficace pour lutter contre les troubles. Mais elle reste douloureuse, souffrante, car la personne se mouille activement dans ce processus thérapeutique. L’enjeu d’un tel processus sera de vous conduire, pas à pas, de manière progressive et adaptée à votre état d’esprit, à affronter la situation que vous trouvez dangereuse. Cela se fait par le biais d’exercices que le psychothérapeute, formé à ce type d’accompagnement, peut mener à vos côtés, en reprenant avec vous chaque difficulté rencontrée et voir ensemble comment dépasser cela sans l’éviter !
Enfin, un travail de profondeur est nécessaire pour penser l’origine du trouble anxieux et de la phobie. Cette dernière est une défense pour éviter toute confrontation avec une réalité vécue comme souffrante. Pour lutter contre ses propres peurs, il faut avant tout les affronter dans sa réalité subjective pour se sentir libre et soulagé-e dans le cadre d’un travail psychothérapeutique. L’anxiété est là pour nous sauver la vie, pas pour nous la gâcher !