La phobie sociale ou l’anxiété sociale, c’est quoi ?
La phobie sociale se manifeste uniquement dans des situations dites sociales, c’est-à-dire dans des situations groupales : scolarité, professionnelle, amicale, sportive, … C’est une anxiété qui se caractérise par la peur d’être jugé-e, humilié-e ou rejeté-e par l’autre. Ainsi, le manuel de référence de classement des troubles psychiques DSM-5 définit l’anxiété sociale, ou phobie sociale, comme une peur ou une anxiété intense d’une ou plusieurs situations sociales durant lesquelles le sujet est exposé à l’éventuelle observation attentive d’autrui.
Prenons l’exemple d’une situation où un individu souffrant d’une phobie sociale doit présenter son exposé devant la classe. D’emblée, l’idée de s’exposer devant tout le monde provoquera chez lui une anxiété importante. Jusqu’à la présentation, l’individu éprouvera des frissons ou des bouffées de chaleur à l’idée d’être observé. Ainsi, jusqu’au jour de l’exposé, son attention ne se tournera pas sur la qualité de son devoir mais sur la manière dont il devra contrôler ses émotions pour ne pas paraître anxieux. Cet exemple vaut également pour des professionnels qui, dans des situations de performance au travail, doivent exposer des présentations sur Powerpoint et se disent : On va se moquer de moi.
Comment la peur sociale se manifeste-t-elle ?
Lorsque nous devenons phobiques, c’est notre corps qui parle. En effet, notre corps exprime ce qui se passe en nous avec des symptômes qui se voient : tremblements, transpiration, rougissements, … Et d’autres qui ne se voient pas : douleurs thoraciques, douleurs abdominales, nausées, … Autant de symptômes qui apparaissent à l’insu de notre plein gré ! Ainsi, le rapport à l’image de notre corps se complexifie dans la mesure où ce dernier réagit selon le regard des autres : “ils me regardent et me jugent” ou selon mes compétences : “je ne vais pas y arriver”.
De telles situations ne permettent pas aux personnes, souffrant de phobie sociale, de se concentrer car elles se sentent en réelle situation de danger. Dès lors, plutôt que de participer aux échanges qui peuvent les faire avancer dans leur travail ou leurs études, ils seront obsédés par une seule idée en tête : “pourvu que ça se termine, pourvu que ça se termine, pourvu…..” L’obsession étant de se tirer de cette situation effroyable.
Comment soigner les phobies sociales ?
Nous sommes abreuvés de critiques anxiogènes et cela augmente notre phobie sociale. Cela peut entraîner à terme une dépression. Dès lors, il faut agir sur ce que nous pouvons faire pour nous, car vous ne pouvez pas agir sur des choses extérieurs à vous ! Tout d’abord, inutile d’écouter les critiques car vous n’y pouvez rien. Il faut vous concentrer sur la réalité.
Pour cela, il est important d’apprendre à découvrir ce qui parle en vous lorsque le corps s’exprime. Les symptômes sont la voie de la peur et des craintes persistantes : dans les phobies sociales, c’est la peur de l’échec qui est en jeu, mais pas que…. Vous permettre d’élaborer autour de ces pensées est une manière d’aborder quelque chose de beaucoup plus profond : la honte. Elle est définit comme : “un sentiment s’abaissement, d’humiliation qui résulte d’une atteinte à l’honneur, à la dignité”. Si la phobie est une réaction face à une situation de danger, la honte est la certitude que l’on a échoué face à ce danger.
Comment être bien dans sa peau quand on souffre de phobie sociale ?
C’est en retrouvant le corps de l’enfant insouciant et bruyant qui est en nous que nous pouvons vivre avec cette phobie sociale. Ce corps puissant, sans limite, qui ne connaît ni la peur, ni la honte : observez les enfants jouer dans un parc, ils se socialisent assez rapidement ! Leur corps ne craint rien ! Cependant, certaines de nos douleurs ou de nos appréhensions viennent de rencontres ou de situations traumatisantes. Des situations où notre corps s’est rigidifié, gagné par la peur, par le stress et où le corps s’est senti en danger : maltraitance dans l’enfance, violences conjugales, harcèlement moral, …
D’où l’importance d’engager une psychothérapie afin de retrouver l’origine des peurs qui vous envahissent et vous handicapent dans la vie de tous les jours. Un corps qui a évolué dans un environnement où les émotions affectives étaient interdites et où il a été contraint de se taire est un corps en souffrance, qui a peur et qui a honte-d’être !
L’idée d’une psychothérapie n’est pas de supprimer vos peurs et vos symptômes face à une phobie. C’est de vous aider à vivre avec, de dédramatiser des situations que vous pensez dangereuses pour votre être intérieur. Il s’agira de distinguer, en vous, ce qui relève du trac, de la timidité et de la peur. Nous nous concentrerons; d’une part sur la manière dont s’est introduit en vous cette phobie sociale en lien avec votre histoire corporelle, d’autre part, avec la mise en place d’exercices pratiques issue des Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) pour tenter de comprendre les réactions qui se manifestent généralement dans des situations de stress ou de peur. Le but est de revenir à une certaine légèreté, une sorte de spontanéité d’un corps que vous pensez sans contrôle, et qui trahit vos états-d’âmes : comme si vous étiez transparent-e !