Qu’est-ce que la phase d’opposition de l’enfant ?
Votre enfant refuse de manger la purée de carottes que vous avez préparée. Avec sa cuillère, il en met de partout puis il jette sa serviette par terre. Fatigués de ses caprices incessants et de ces conflits qui vous épuisent, vous tentez tant bien que mal de vous faire écouter ; mais rien y fait, votre enfant continue à s’opposer. Il crie dans les grandes surfaces s’il n’a pas ce qu’il souhaite, il refuse de dormir dans son lit préférant s’endormir dans le lit parental, … Vous vous sentez dépassés et lorsqu’il s’endort, une question s’impose : « mais qu’est ce que ça va être à l’adolescence ? » Rassurez-vous ! La phase dite « d’opposition » est repérée entre dix-huit mois et trois ans. Les comportements d’opposition s’expriment par le biais de mécontentements, de bouderies ou de caprices. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, votre enfant dit NON pour mieux dire OUI.
Le Non de l’enfant : qu’est-ce qu’il signifie ?
C’est en quelque sorte une manière pour lui d’affirmer sa personnalité, de couper symboliquement le lien à sa mère, jusqu’ici fusionnel : «Non, nous ne faisons plus un, Maman.»
Ses capacités motrices lui permettent désormais d’explorer le monde qui l’entoure et de pouvoir toucher tout ce qui lui était inaccessible : la terre dans les pots de plantes, les trous de prises électriques, les dvd, … Dans cette quête d’exploration, il fait des expériences afin de vérifier quelles incidences ont ses actions sur les objets qui l’entourent mais aussi les réactions que cela produit sur ses parents. Ainsi, l’enfant va interroger ces derniers sur les limites et les règles qu’ils sont en capacité de poser et qui lui permettront de se sentir en sécurité dans cet environnement.
Le Non : un pas vers l’autonomie ?
A cette période, l’enfant n’a que faire de votre état de fatigue ou de vos états d’âme. Il veut être autonome, indépendant et pour cela, il a besoin que vous lui signifiez ce qu’il peut faire ou ne pas faire. Dès lors, vous devez adopter un positionnement suffisamment cadrant qui lui permettra d’acquérir une liberté de mouvements et une multiplication de ses activités. Si vous répondez sans cesse à ses négations par la négation, votre enfant risque d’adopter un comportement de défi et de provocation permanente. A contrario, si vous cédez à tous ses caprices, il aura le sentiment d’être dans la toute-puissance.
Il est important que les parents apportent des réponses cohérentes et unanimes auprès de l’enfant. Si ce dernier perçoit la moindre faille dans le cadre et la manière dont vous souhaitez qu’il évolue, votre enfant s’y engouffrera inconsciemment. C’est la raison pour laquelle cette phase évolutive de votre enfant peut être source de conflits au sein même du couple parental. En effet, chacun vit son rôle de parent de la manière dont lui-même a été éduqué et il n’est pas rare de voir des couples se disputer à ce sujet. En cas de désaccord, ne pas hésiter à en reparler ensemble mais en dehors de la présence de l’enfant.
La plus grande crainte de votre enfant est de vous déplaire et de vous perdre en transgressant les interdits. Bien des parents osent dire à leur enfant : « je ne suis plus ta mère si tu continues à faire des caprices». De tels propos peuvent donc être destructeurs. Gardez à l’esprit qu’il n’y a pas d’enjeu de pouvoir. Cette phase d’opposition n’est pas un test pour savoir si vous êtes plus forts ou plus faibles que lui mais si vous êtes en capacité de poser des limites à votre enfant qui lui permettront de grandir et de s’affirmer.