La rupture amoureuse : le rôle du psychologue

Rupture amoureuse : pourquoi avoir peur ? 

Lorsque nous sommes en couple et que la rupture amoureuse est inéluctable, il devient alors difficile de prendre la décision de se séparer. Une telle décision fait peur car elle nous oblige à prendre en considération un ensemble d’éléments qui peuvent nous faire peur tels que la peur de se sentir responsable de la douleur des enfants lors de la séparation, la peur de ne pas réussir à rembourser le crédit en cours ou de se retrouver avec des problèmes financiers, la peur de lire la déception dans les yeux de ses parents. Pour ne citer que quelques exemples… 

Certaines personnes disent : dans ma famille on ne se sépare pas, ou encore, j’ai tellement peur d’être seul.e que je préfère rester en couple. Ces certitudes agissent comme des blasons qui sont ancrés en nous et derrière lesquels on se cache pour ne pas choisir de partir. Ainsi, à défaut de se sauver d’une relation compliquée, des personnes font appel à des personnes tiers telles que : des membres de la famille, des amis, des collègues ou un thérapeute de couple. D’ailleurs, ce dernier est parfois utilisé comme allié de l’un envers l’autre, voire contre l’autre. Pour d’autres, le psychologue clinicien sera attendu pour jouer le rôle du médiateur lors de la rupture amoureuse. 

Le défi au sein du couple : pourquoi est-ce morbide ? 

La maladie sournoise qui sévit au sein des couples malades n’est pas toujours le manque de confiance envers son partenaire, mais le fait de se sentir défier par l’autre ! Oui, la volonté de défier l’autre, de lui montrer que l’on sait mieux, qu’on aura le dernier mot, que l‘on fait mieux que l’autre, avec le désir puissant de dominer. 

Le défi est morbide et non constructif dans un couple. Le défi s’inscrit dans une dynamique de l’un contre l’autre et non de l’un avec l’autre. Il y a une notion d’adversité dans le défi et non de partenaire ou de guide tel qu’on peut le percevoir dans le fait d’être ensemble. 

Un couple dans la forêt regardant dans la même direction

Prenons la métaphore de la balade en forêt pour saisir la notion de couple. Imaginez avancer dans la forêt à deux. L’un avance pour ouvrir le chemin, l’autre reste en retrait pour assurer les arrières. L’un avance au rythme de l’autre, se retourne pour savoir si tout va bien et s’il/elle n’a besoin de rien. La personne devant avance pour être l’élément moteur et encourager celui ou celle restée derrière. C’est cette personne qui dégage le chemin, soulève les branches pour permettre à l’autre de suivre et de la rejoindre. C’est traverser la forêt en montrant le chemin et, si nécessaire, lorsque l’on s’est trompés être en capacité de faire une pause, de redresser le menton pour regarder dans la même direction.

Aimer ce n’est pas regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction.

Antoine de Saint-Exupéry

Maintenant, imaginons ce couple dont l’un, dès le début de la randonnée n’attend pas l’autre, ne pousse pas les branches et les obstacles qui gênent sur la route pour vous faciliter la tâche afin de le rejoindre. Imaginons cette même personne ayant pour défi de terminer cette randonnée dans les plus brefs délais ou prendre les plus belles photos instagrammables sans se soucier de vous ; cet autre qui vous reproche de ne pas aller assez vite, de ne pas vous donner à fond, de faire la tête ou de ne pas être en capacité de lire une carte ou des panneaux de signalisations, manquant d’empathie mais ne manquant de vous dévaloriser à la moindre occasion ! 

Vous l’aurez compris, à travers cette métaphore de la balade en forêt, le couple ne signifie pas toujours être l’un à côté de l’autre, mais être ensemble. Se sentir en couple c’est se donner la possibilité de s’affirmer, de s’accomplir grâce et avec l’autre. Et non au dépens de l’autre !

Le psychologue clinicien : quel est son rôle dans la rupture amoureuse ? 

Le rôle du psychologue clinicien n’est ni celui d’un allié ni celui d’un médiateur. Il est présent pour accueillir et écouter le couple dans sa singularité et tenter de comprendre l’origine des malentendus et des tensions. Parfois, l’origine des tensions et des non-dits peuvent provenir d’épreuves insurmontables que traverse ou qu’a pu traverser le couple. Dès lors, le rôle du psychologue clinicien est de revenir sur ses épreuves difficiles qui n’ont pas été identifiées puis élaborées au sein du couple. L’éducation des enfants, des maladies somatiques engageant le pronostic vital du partenaire ou l’infidélité d’une personne par exemple peuvent amener à la rupture d’un couple.   

L’ensemble des tensions crée parfois des zones de silence, qui au fil du temps, s’installent dans le couple et enferment l’un et l’autre dans une sorte de rupture de dialogue, puis du couple. Le psychologue clinicien n’a pas l’ambition de remettre le couple sur les rails. Son rôle est de ne pas laisser se reproduire dans son cabinet ce qui se passe au domicile. Le thérapeute est donc le garant du respect de la parole de l’un et l’autre et de sa neutralité. Le rôle du psychologue qui reçoit un couple au bord de la rupture est de veiller à ne laisser personne régler ses comptes. 

En effet, la douleur du cœur amène une personne à tout faire pour blesser l’autre autant qu’il nous a blessé. La souffrance en soi nous fait perdre la raison et toute confiance en soi, et bien des individus en couple le savent et s’en servent pour mettre au défi l’autre et le soumettre à son désir. Bien sûr, des personnes vont se mettre au service des ambitions de l’autre. Cela peut permettre à certaines personnes de se sentir utile, motivée, voire vivante.  D’autres, encore, vont s’inscrire dans un schéma sacrificiel en attendant, souvent en vain, une reconnaissance de l’être aimé.e. 

Le psychologue clinicien va au rythme du couple et l’interroge sur ses intentions. Mais attention, un thérapeute qui rencontre un couple s’adresse au couple et non à chaque individu : c’est-à-dire que l’espace thérapeutique dédié au couple ne peut servir à chacun pour résoudre ses difficultés personnelles en lien avec son histoire. Seule l’historique du couple est évoquée avec les difficultés qu’il a rencontrées, les silences qui se sont imposés ou encore les pertes et les deuils qu’il a endurés. Contrairement à ce que l’on dit, les hommes ne viennent pas de Mars et les femmes de Vénus. Il faut accepter le fait que nous sommes de la même planète, que nous parlons le même langage et que parfois des incompréhensions adviennent à la suite de traumatismes ou de malentendus. Communiquer est un émetteur qui s’adresse à un récepteur et l’espace thérapeutique permet cela. 

FAQ : rupture amoureuse et psychologue

Parce qu’elle confronte à des peurs multiples : solitude, difficultés financières, impact sur les enfants, jugement social ou familial.

Le psychologue est neutre et offre un espace psychique pour comprendre les tensions, libérer la parole et éviter que le couple ne s’enferme dans les mêmes schémas.

Non. Le rôle du psychologue clinicien est d’accueillir le couple dans sa singularité, de rester neutre et de veiller au respect de la parole de chacun.

La thérapie de couple se concentre uniquement sur l’histoire, les difficultés et les épreuves du couple. Les problématiques personnelles doivent être travaillées dans un suivi individuel.

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