Aujourd’hui, beaucoup souhaitent banaliser la prise de cannabis au détriment de la santé de nos enfants, et ces mêmes personnes semblent y avoir réussi puisqu’aujourd’hui le cannabis ne se consomme plus dans des espaces privés, mais sur la place publique, les cours d’écoles, dans les rames de métro, les quais de gare, etc. et cela au su et à la vue de tous et de nos enfants. Difficile, dès lors, pour un parent de venir signifier un interdit à la maison lorsque la société laisse faire sur l’extérieur. Et pourtant…
Il n’est pas chose aisée d’aller au conflit avec son enfant. On peut se ressentir comme mauvais de ne pas avoir vu plus tôt, de n’avoir rien dit sans doute parce que l’un des deux parents en consommait. Le parent se sent coupable et responsable si son enfant se drogue. Donc certains préfèrent nier la réalité ; mais nier la réalité, c’est nier la souffrance de votre enfant. Ne pas l’interpeller à ce sujet là, c’est prendre le risque que votre enfant ne se sente pas aimer ou qu’il ne soit pas au centre de vos préoccupations.
Les adolescents réclament du cadre tout en souhaitant jouir de leur liberté. Ils craignent souvent que les liens familiaux se cassent et n’auront de cesse de vérifier la solidité de ces liens. Les parents doivent faire preuve de patience et surtout de courage pour affronter une telle déferlante d’attaque du cadre. La consommation de ce produit chez certaines personnes peut entraîner une fatigue récurrente, de l’argent qui disparaît voir une agressivité nouvelle.
Les adolescents ont le sentiment que la prise de ce produit apaise leurs tentions et leurs angoisses, qu’elle va remplir le vide en eux. Et même si tout cela est illusoire, elle ne l’est pas tant pour votre enfant. Dès lors, tentez de comprendre la situation de votre enfant en le questionnant sur sa consommation : le nombre de joints consommés, comment il se le procure, d’où vient l’argent ? S’il n’est pas en mesure de vous expliquez les raisons de sa consommation, indiquez lui les risques encourus et ce que prévoit la loi. En effet, rappelez-lui que la consommation de cannabis est un acte illégal et réprimé par la Loi. La plupart des jeunes défient le cadre. Leur rappeler la loi, c’est leur rappeler les interdits et les limites
«Tu sais, moi, à ton âge, je faisais pareil». Cette phrase somme toute banale que la plupart des parents disent à leur enfant qui sont dans le passage à l’acte vous met à une place de l’ado ! Or votre enfant, dans son passage à l’acte interroge la solidité du lien mais également votre place de parent-adulte. Autorisez votre enfant à se projeter dans l’avenir, et non à retourner dans votre passé.
En tant que parent, nous avons le devoir de guider l’enfant et de le soutenir durant cette étape difficile. Je vous suggère par des exemples concrets de lui faire prendre conscience des conséquences de fumer telles que la convocation au commissariat ou les absences scolaires. De rencontrer des associations de lutte contre la drogue sous forme de points-écoute où des psychologues et des travailleurs médico-sociaux sauront aborder ce sujet avec votre enfant. Mais le plus important est de ne pas rester seul face à cette problématique et n’hésitez pas à utiliser votre réseau d’amis, de famille pour prendre le relais et vous soutenir.
Les enfants ont besoin de construire leurs propres personnalités, de faire leurs propres expériences pour mieux se détacher de leurs parents. Ainsi ils vont explorer le monde à travers des rencontres et des expériences qui jalonneront leur vie. Ils viendront vous solliciter pour avoir un conseil, un regard ou une interdiction pour vérifier les liens qui vous unissent ; ils souhaitent être écoutés et sécurisés. Dès lors, tentez de rassurer votre enfant sur votre capacité à le porter afin qu’il trouve sa place d’adulte au sein de la société.