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Les adolescent.e.s face au confinement : quelles conséquences ?

Le confinement a modifié, chez l’adolescent.e, sa façon d’être au monde. La rupture d’avec son groupe d’appartenance a eu des impacts non négligeables sur la manière de se socialiser. Durant la période de l’adolescence, le jeune va connaître un double mouvement : se séparer du giron familial et aller vers d’autres jeunes. L’objectif est d’expérimenter sa façon d’être au monde car ses pairs concourent à la construction sociale. L’être humain n’est pas fait pour vivre seul. Nous sommes des êtres sociaux, cela fait partie de notre vie cognitive. Aller à l’encontre de cela provoque une souffrance psychique. Il est donc fondamental pour un adolescent de retrouver ses pairs.

Adolescentes en confinement

Brut a interviewé le rédacteur en chef du magazine Cerveau & Psycho, Sébastien Bohler. Ce dernier décrit les 4 effets du confinement sur le cerveau :

  1. Le manque de contact social
  2. Le manque de contact physique
  3. Les désirs bridés
  4. L’incertitude

Ainsi, durant le confinement, des adolescents ont vécu une solitude assez importante ; et cela sous les yeux de leurs parents qui semblaient bien impuissants. De plus, ces derniers devaient faire face à leurs propres difficultés : télétravail, garde d’enfants, … Au déconfinement sont venues s’ajouter d’autres sources de stress en lien avec le milieu scolaire. En effet, des parents avaient peur que leurs enfants aillent à l’école, que les élèves les touchent, et qu’un membre de la famille soit contaminé par la suite.

Quels sont les facteurs négatifs du confinement ?

Aujourd’hui, les angoisses liées au confinement demeurent. Les discours sur l’environnement extérieur ont provoqué de la peur. Cela a été entretenu par différentes sources telles que les images qui passent en boucle sur les chaînes de télévision d’information en continu : les patients en réanimation, les éléments chiffrés du nombre de personnes décédées, les malades intubés et en manque d’oxygène, … C’est, entre autres, pour ces raisons que la reprise scolaire a été stressante pour les jeunes et leurs parents. Une reprise scolaire qui, en plus, a demandé une certaine organisation. La crise sanitaire a également mis un coup d’arrêt chez certains jeunes en voie d’insertion professionnelle car ils ou elles ne trouvaient pas de lieu de stage ou d’apprentissage. Cette situation devenait préoccupante et les adolescents avaient une représentation amère de leur avenir. 

Par ailleurs, les adolescents ont subi la pression générée par un discours stigmatisant autour de leur capacité à véhiculer le virus. Cela a entraîné des ressentis négatifs contre eux-mêmes à un moment de leur vie où leurs questionnements sur leur corps est en pleine ébullition. Malgré tout cela, chacun a mobilisé ses ressources pour affronter cette crise et la transformer en une expérience positive. Des adolescents ont eu à gérer seuls leur mal-être, soit par des activités physiques, soit par la consultation des écrans, ou en enfreignant les règles de confinement. L’ensemble de ces stratégies avait un but : permettre de rester en lien avec les autres. 

Quels sont les éléments positifs du confinement ?

Pour d’autres jeunes, le confinement a été l’occasion de retrouver son giron familial. Des parents ont vu leurs relations avec leurs enfants s’améliorer. Enfants et parents étaient inscrits dans une même temporalité. Les règles sanitaires étaient les mêmes pour tous sur l’extérieur. Des activités ont pu être partagées ensemble et des projets numériques ont vu le jour en famille sur les réseaux sociaux par le biais de vidéos. Ainsi, certaines familles ont fait du confinement un objet de lien et non pas un élément perturbateur.

Ce confinement a également permis la mise à distance avec des membres de la famille. En effet, certain.e.s adolescent.e.s en avaient assez que leur vie privée soit évoquée durant les repas de famille. Elles et ils en avaient assez de devoir rendre des comptes ou de devoir supporter les remontrances de l’oncle, de la tante ou encore des grands parents. Il y a des parents qui missionnent un membre de la famille pour être autoritaire, pour être leur bras armé, lorsque leur propre autorité n’est pas efficiente. 

Concernant la scolarité, certains adolescents souffrant de harcèlement ont été, le temps du confinement, moins angoissés et plus à l’aise durant les cours en distanciel, par exemple. Cela leur a permis de reprendre confiance en eux et d’être à l’abri de symptômes liés au harcèlement tels que : des troubles du sommeil, la fatigue, les sautes d’humeurs, l’agressivité, … D’aucuns ont pris conscience de l’urgence écologique dans laquelle nous étions confrontés, et n’ont pas hésité à modifier leur mode de consommation.

Effet du confinement sur le sommeil chez les enfants et les adolescents

Comment accompagner les adolescent.e.s suite au confinement ?

Avec la Covid, le stress s’est accumulé. Les problèmes, qui pouvaient être surmontés jusque là, ont déclenché de profondes inquiétudes qui se sont manifestées par des idées noires ou  par une augmentation de ce qui était déjà difficile : recherche d’emploi, remboursement de crédits, … Le stress du confinement s’accompagne maintenant d’un stress sur la gestion de l’avenir : le stress financier, le stress lié à la maladie, le stress en lien avec l’avenir scolaire et professionnel de l’enfant, … Les parents, pris eux-mêmes dans leurs problématiques, doivent redoubler d’efforts pour supporter, écouter et rassurer leur enfant qui doute de lui et de son avenir. 

Cela n’est pas sans conséquences sur le couple parental ou auprès de ses collègues. L’ensemble de ces éléments provoque chez les parents un sentiment de solitude et d’épuisement. C’est pourquoi il est important que chaque membre de la famille s’exprime sur le vécu et les incidences de ce confinement. Enfin, il est recommandé d’accompagner de manière thérapeutique l’enfant ou l’adolescent.e à pouvoir supprimer toutes traces mnésiques en lien avec des images ou des discours à teneur alarmiste. Enfin, pour ne pas rester dans la sidération liée au confinement, l’adolescent.e doit pouvoir bénéficier d’un soutien psychologique qui lui permette de mener une réflexion sur sa capacité à se socialiser.

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